Le tai chi c’est comme la danse, on a toujours quelque chose à apprendre. À chaque phase de la vie, on y pense différemment. Et on le fait différemment. On se transforme en faisant du tai chi, et notre tai chi se transforme au fur et à mesure.
J’ai commencé à pratiquer le tai chi à New York, en 1980, avec des amis. J’ai continué à Paris à l’École de la Main-d’Or, avec Pierre Lapébie, en 1988, dojo que je fréquente toujours. Il y a sept ans j’ai commencé à enseigner le tai chi de façon régulière à la maison des associations du Pré-Saint-Gervais. Je tiens à continuer l’enseignement que j’ai reçu chez Pierre, et à maintenir l’esprit qui caractérise son dojo : l’ouverture, un travail sérieux dans une atmosphère détendue, où chacun avance à son rythme, et où il n’y a pas de culte du maître. On peut faire un bon travail, dans le plus grand respect pour cette discipline, sans se prendre au sérieux.
Quelques phrases entendues à l’École de la Main-d’Or, à partager :
« Apprendre la forme, pour l’oublier »
« La taille est entre la terre (les formes) et le ciel (sans forme). Les pensées, l’esprit sont sans forme, c’est la vitalité. Une pensée vient, l’observer, la laisser partir : c’est de la présence. »
« Il faut accepter le changement, mais s’il y a toujours de la transformation, on n’est pas obligé de tout subir, on peut modifier les choses pour mieux les accepter. »
« La transformation pousse de l’intérieur. Nourrir l’intérieur pour influer sur l’extérieur. »
« Il faut de l’invisible pour évoluer : ce qu’on voit, une personne, une fleur, n’est rien sans le souffle, le soleil… »
« Être concentré, sans se couper de ce qui nous entoure. Faire le tai chi pour être dans la relation. »
« Dans d’autres arts martiaux, on esquive pour éviter l’autre. Dans le tai chi, on reste de face : si on esquive l’autre, on ne va jamais le rencontrer ; si on esquive son double, sa part d’ombre, on ne va jamais lui faire face. Dans le tai chi, on est face à soi-même. »
« Ralentir, créer le silence, dans le temps présent. La recherche est sans objet. »
« Faire le tai chi avec amour et plaisir. Attentif, appliqué et conscient. »
