L’anglais étant ma langue maternelle, je suis souvent sollicitée pour traduire du français vers l’anglais, bien que parfois j’aie l’occasion de traduire de l’anglais vers le français. Les deux me sont possibles et agréables. Durant mes études, dans des universités américaines ainsi que françaises, l’écriture a toujours été importante pour moi, aux côtés de la danse. Vivre dans un pays étranger, choisir de s’immerger dans une autre culture, est une décision particulière : c’est à la fois intéressant, excitant, exaspérant, enrichissant, et parfois cela rend humble. Cela amène à interroger sa propre culture, à observer les différences, à vivre au quotidien cette réalité que rien n’est noir ou blanc, qu’il n’y a pas une seule façon de faire ou de dire, qu’une culture ne peut en aucun cas prétendre être meilleure. Elle est comme elle est, c’est tout. Vivre sa vie quotidienne dans une langue étrangère permet de se plonger dans une autre façon de penser, une autre histoire, une autre conscience collective. Notre vision s’en trouve élargie, espérons-le, notre curiosité aiguisée à l’égard d’une multitude de différences.
La plupart du temps, mon travail de traduction est en rapport avec la danse. Ainsi, je fais des traductions pour plusieurs compagnies de danse, des théâtres ou des structures liées à la danse (des artistes associés aux Artscéniques, dont Trisha Brown, le Ballet de Lorraine, Système Castafiore, Lia Rodriguès, Boyzie Cekwana… des spectacles présentés au Théâtre national de Chaillot, Théâtre de la Ville, le Centre national de la danse…). Je traduis des notes d’intention artistique, des programmes de salles, des articles de presse, des dossiers de presse, des fiches techniques, des notes de conférences… Parfois aussi je suis engagée en tant qu’interprète pour des compagnies étrangères invitées. Faciliter ainsi un rapprochement entre mes deux cultures est toujours une expérience satisfaisante.