La Danse comme façon de voir le monde.

Je danse depuis toujours. Autour des meubles du salon familial, pour quitter le lycée avant l’heure, sur les scènes de la Brooklyn Academy of Music à New York ou du Théâtre de la Ville à Paris. J’ai dansé avec des danseurs et des non-danseurs, avec des enfants atteints de handicaps sévères, avec des femmes en prison et des patients en psychiatrie. La Danse a structuré ce que je suis et comment je vois le monde. Elle m’a donné des moments qui transcendent le quotidien, des moments où on se sent à l’épicentre de la vie.

Ayant dansé un bon nombre d’années pour moi-même, ainsi que pour le public présent, j’ai choisi plus récemment de le faire avec des gens qui autrement ne danseraient peut-être pas. Il était devenu important pour moi de trouver un nouveau sens à la Danse, un sens qui pourrait être porteur des résonances sociales ou politiques. Ma quête actuelle tend moins vers un perfectionnisme personnel, elle va à la rencontre des différences.

J’ai étudié, enseigné, chorégraphié et écrit sur ce voyage dansé, et je continuerai à le faire. Il me semble que le moment est propice pour collectionner ces pierres angulaires et les partager, un kaléidoscope d’expériences à la Danse, celles qui m’ont amenée jusqu’à aujourd’hui et celles à venir.

Le Tai Chi Chuan a été un compagnon, une présence stable et changeante sur laquelle m’appuyer, pour écouter et apprendre, un fil qui traverse les années depuis plus de trois décennies. Il conditionne le sentiment de se sentir vivant, le désir d’apprendre, pour conserver la certitude que plus on apprend, moins on sait.
 La Danse et le Tai Chi sont les prismes à travers lesquels je continue à questionner le monde.


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